Acompte sur salaire 2025 : comment y accéder et pourquoi ?

En France, 7 milliards d'euros sont dépensés chaque année en agios et frais bancaires liés aux découverts (Stairwage). Face à l'érosion du pouvoir d'achat et à l'inflation, une solution émerge : l'acompte sur salaire. Cette pratique, déjà courante dans les pays anglo-saxons, gagne du terrain dans l'Hexagone grâce à des start-up innovantes et une proposition de loi visant à simplifier son accès.
L'acompte sur salaire est un dispositif légal, inscrit dans le Code du travail, mais encore peu utilisé en France. Pourtant, avec l'inflation et la baisse du pouvoir d'achat, la demande explose. Les entreprises, quant à elles, y voient un avantage social concret pour fidéliser leurs équipes. Mais comment fonctionne ce système ? Quels sont ses avantages et ses limites ? Et comment la proposition de loi pourrait-elle le rendre plus accessible ?
1. L'acompte sur salaire : un dispositif légal méconnu
Ce que dit le Code du travail
L'acompte sur salaire est déjà encadré par la loi. Selon le Code du travail, un salarié peut demander un seul acompte par mois, dans la limite de 50 % de sa rémunération. L'employeur est tenu d'accepter cette demande, sous réserve de respecter ce plafond.
Un besoin croissant lié à l'inflation :
Avec l'inflation de 2022 et 2023, 25 % des salariés des entreprises adhérentes à Spayr demandent régulièrement un acompte, pour un montant moyen de 180 euros.
2. Comment fonctionne l'acompte sur salaire en pratique ?
Des solutions digitales pour un accès instantané
Des start-up comme Stairwage ou Spayr ont développé des applications mobiles permettant aux salariés d'accéder à leur salaire déjà gagné en temps réel. Le processus est simple :
- Le salarié demande un acompte via l'application.
- La start-up avance les fonds au salarié.
- L'entreprise rembourse la start-up à la fin du mois, via un abonnement mensuel ou un forfait à l'utilisation.
Un coût maîtrisé pour les entreprises
Les entreprises paient un abonnement mensuel par salarié, souvent dégressif selon l'effectif. Pour les salariés, le service est gratuit : ils n'ont pas de frais supplémentaires à payer.
3. Une proposition de loi pour assouplir le dispositif
Vers un accès plus flexible et instantané
Le député Jean Laussucq (Ensemble pour la République) a déposé une proposition de loi en juin 2025 pour assouplir l'accès aux acomptes sur salaire. Les principales mesures :
- Fractionner les acomptes jusqu'à 5 fois par mois (au lieu d'une seule fois).
- Délai de versement réduit à 48 heures.
- Plafond maintenu à 50 % du salaire.
Objectif : Permettre aux salariés de faire face à des dépenses exceptionnelles sans recourir aux découverts bancaires.
Un encadrement nécessaire pour éviter les dérives
Pour Nabil Azzouz, trésorier général de la fédération FO-FGTA, cette proposition est une avancée sociale, à condition de :
- Ne pas remettre en cause la mensualisation des salaires.
- Encadrer strictement le dispositif pour éviter les abus.
« Beaucoup de salariés pensent que demander un acompte, c'est comme demander l'aumône. Si cela devient un droit, la honte disparaîtra. » — Nabil Azzouz, FO-FGTA.
4. Quels secteurs et quels salariés sont concernés ?
Une demande transversale
L'acompte sur salaire touche tous les secteurs :
- Santé
- Construction
- Restauration
- Services à la personne
Un outil contre la précarité financière
Près de la moitié des Français sont à découvert au moins une fois par an (source : Proposition de loi, 2025). L'acompte sur salaire permet d'éviter ces situations en donnant accès à son propre argent, sans frais supplémentaires.
L'acompte sur salaire est une solution légale et sociale pour lutter contre les découverts bancaires et l'endettement. Grâce à des start-up et à la proposition de loi en cours, ce dispositif pourrait devenir plus accessible et plus flexible pour tous les salariés.