Aides à l’apprentissage : décret du 31 octobre, ce qui change pour les employeurs

Publié par:
Naomi AGBOZO
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L’apprentissage reste un levier clé pour l’insertion professionnelle et la formation des jeunes. En 2025, les employeurs qui recrutent des apprentis voient leurs aides financières évoluer. Le décret du 31 octobre 2025, publié au Journal Officiel le 1er novembre, révisait les modalités de versement de l’aide unique et de l’aide exceptionnelle. Ces modifications, applicables dès le 1er novembre 2025, impactent directement le montant des subventions perçues par les entreprises, notamment en cas de contrats de courte durée ou de ruptures anticipées.

Pourquoi ces changements ? L’objectif est d’ajuster les aides à la réalité du temps travaillé, évitant ainsi des versements pour des périodes non couvertes par le contrat. Mais cette réforme a aussi des conséquences financières pour les employeurs, en particulier les TPE et PME.

Dans cet article, nous décryptons les nouvelles règles, leurs impacts concrets, et les stratégies pour optimiser vos démarches. Que vous soyez DRH, responsable formation, ou employeur, voici ce que vous devez savoir.

Les deux aides financières pour l’embauche d’apprentis : rappel des dispositifs

L’aide unique : pour les petites entreprises

L’aide unique s’adresse aux entreprises de moins de 250 salariés. Elle concerne les contrats d’apprentissage préparant à un diplôme ou un titre professionnel de niveau 4 (baccalauréat) maximum — sauf dans les DOM-TOM, où le niveau 5 (Bac +2) est éligible.

Montant maximum:
– 5 000 € pour un contrat classique.
– 6 000 € si l’apprenti est reconnu travailleur handicapé.

Cette aide est versée mensuellement, dès le début du contrat, par l’Agence de Service et de Paiement (ASP). Elle couvre la première année d’exécution du contrat, en anticipation de la rémunération de l’apprenti.

L’aide exceptionnelle : un coup de pouce temporaire

L’aide exceptionnelle, en vigueur pour les contrats signés entre le 24 février 2025 et le 31 décembre 2025, vise à soutenir l’embauche d’apprentis dans des formations de niveau plus élevé.

Conditions:
Entreprises de 250 salariés et plus : contrats préparant à un diplôme ou titre de niveau 7 (Bac +5) maximum.
Entreprises de moins de 250 salariés : contrats préparant à un diplôme ou titre de niveau 5 (Bac +2) à 7 (Bac +5).

Montants :
– 5 000 € pour les entreprises de moins de 250 salariés.
– 2 000 € pour les entreprises de 250 salariés et plus (sous condition de quota d’alternants).
– 6 000 € pour un apprenti travailleur handicapé, quelle que soit la taille de l’entreprise.

Le changement majeur : un calcul au prorata temporis

Pourquoi cette réforme ?

Auparavant, les aides étaient versées mensuellement, sans distinction pour les contrats débutant ou se terminant en cours de mois. Désormais, le décret du 31 octobre 2025 introduit un calcul au prorata des jours travaillés pour le premier et le dernier mois du contrat.

Impact sur les employeurs

Contrats de moins d’un an : Le montant total des aides sera réduit, car les mois partiels ne sont plus comptabilisés en totalité.
Ruptures anticipées : Les aides cessent d’être dues dès le lendemain de la fin du contrat, et non plus à la fin du mois.

Conséquence : Les entreprises, surtout les plus petites, perçoivent moins d’aides pour les contrats courts ou interrompus.

Application des nouvelles règles : ce qui change pour vos contrats

 Contrats signés à partir du 1er novembre 2025

Les nouvelles modalités s’appliquent immédiatement à tous les contrats conclus à partir de cette date. Pour ces contrats, le prorata s’applique dès le premier mois.

Contrats en cours au 1er novembre 2025

Pour les contrats déjà en cours, le prorata ne s’appliquera qu’au dernier mois si le contrat se termine en cours de mois. Le premier mois reste inchangé.

À noter : Cette mesure vise à éviter une rétroactivité trop lourde pour les employeurs.

Comment anticiper ces changements ?

Pour les employeurs

– Vérifiez la durée des contrats : Privilégiez les contrats d’un an ou plus pour maximiser les aides.
– Anticipez les ruptures : En cas de rupture anticipée, les aides s’arrêtent immédiatement.
– Consultez l’ASP : L’Agence de Service et de Paiement reste votre interlocuteur pour toute question sur les versements.

Pour les apprentis

Sécurisez votre parcours : Un contrat long et stable vous assure une formation complète et un accompagnement optimal.

Les modifications apportées par le décret du 31 octobre 2025 visent à ajuster les aides à la réalité du temps travaillé, mais elles réduisent aussi les montants perçus par les employeurs pour les contrats courts ou interrompus. Pour les TPE et PME, l’impact financier peut être significatif.

Que retenir ?
– Les aides sont désormais calculées au prorata des jours travaillés.
– Les contrats de moins d’un an ou les ruptures anticipées réduisent les montants perçus.
– Les nouvelles règles s’appliquent dès le 1er novembre 2025, avec des exceptions pour les contrats en cours.

 Auditez vos contrats d’apprentissage en cours et à venir pour évaluer l’impact de ces changements sur votre budget. N’hésitez pas à solliciter un expert-comptable ou un conseiller en formation pour optimiser vos démarches.